Les « cheveux aux vent » étaient monnaie courante dans le foot en Bretagne, entre 1965 et 1985. A l’époque, mieux ne valait pas être un conscrit pour se faire raser « les tifs » comme l’on prononce aujourd’hui. Sinon, un footballeur ne pouvait pas s’inspirer du génie hollandais, Johan Crujiff. Cette période a été vécue par Serge Masson, ancien joueur amateur du Stade Rennais, et Louis Bocquenet, ancien professionnel du même club. Les deux co-auteurs du livre « Cheveux au vent, le foot en Bretagne par ceux qui l’ont joué, 1965-1985 » ont recueilli les anecdotes d’une cinquantaine de footballeurs.
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L’histoire du foot breton à travers ses joueurs
Une forme de témoignage générationnelle sur l’esprit et l’ambiance du football breton dans ces années là, et quel qu’en soit le niveau
Christian Gourcuff, Raymond Kéruzoré, Pierrick Hiard, Patrick Delamontagne, René Ruelo, etc : les noms connus de l’époque de manquent pas.
Des personnalités qui cultivent la culture du chambrage avec un esprit festif.
Sont aussi évoqués les clubs et les rivalités entre patros et laïques : AS Brestoise et Stade Brestois, En Avant et le Charles de Blois à Guingamp, ou encore le célèbre affrontement UCK Vannes – Véloce Vannetais. Au final, il s’agit également d’une réflexion plus large :
Tout cela nous livre une image de la société bretonne de cette époque. L’ouvrage nous amène à une réflexion pertinente sur l’évolution du football actuel.
Si vous souhaitez savoir comment Serge Masson a signé au Stade Rennais grâce à un match d’ouverture, comment il a rencontre le « Kaiser » Franz Beckenbauer, comment François Pinault s’est fait recalé du vestiaire des arbitres, ou encore si vous voulez découvrir l’ambiance du tournoi de Merdrignac, avec un accordéoniste retraité qui a bu plus que raison : lisez ce livre !
Une période révolue
Beaucoup de ces anciens footballeurs ont un avis négatif sur le chemin qu’a pris le football moderne. Un débat évoqué lors de la présentation de l’ouvrage, mardi 11 février, au bar-restaurant Léon Le Cochon, situé au sein du Roazhon Park, à Rennes, en Ille-et-Vilaine. Lors de cette rencontre, Serge Masson a commencé par rappeler que :
Le footballeur professionnel breton est une espèce en voie de disparition
Un constat causé par l’arrêt Bosman en 1992, comme le rappelle Pierrick Hiard dans ce recueil. Par ailleurs, comme il est écrit dans le résumé de l’ouvrage, ces anciens joueurs ont une autre philosophie du ballon rond :
Plaisir de jouer au foot avant tout, de « chambrer », mais aussi plaisir d’être ensemble et de rire en faisant la fête avec tout le club.
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Une rupture dans la relation supporters-joueurs
Il existe un manque de proximité au sein d’un club, entre joueurs professionnels de haut-niveau et les jeunes, ainsi qu’avec les supporters comme en témoigne Alain Cosnard dans le livre.
Les jeunes, avec leurs parents, venaient nous voir à l’échauffement pour parler et obtenir un autographe. C’était tellement agréable ! Les supporters qui venaient nous voir à la fin du match pour nous dire si on avait été bons ou non.
Ce qui brise une mémoire collective dans un club selon l’auditoire. Un manque de proximité tel que les joueurs professionnels d’aujourd’hui ne saluent que le Kop (club de supporters), et non les autres, au nom du devoir d’éthique (des primes existent). La professionnalisation à outrance est déploré par des anciens footballeurs, mais aussi d’anciens journalistes qui avaient accès aux vestiaires des joueurs à l’époque.
Concurrence rude chez les jeunes
Par ailleurs, la concurrence est désormais plus rude entre jeunes joueurs selon Serge Masson :
Aujourd’hui, les clubs vont chercher des jeunes talents à l’étranger. Est-ce que ce ne serait pas sujet à réflexion de regarder le modèle de l’Ajax Amsterdam, plaqué sur le modèle de Cruijff ?
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Les dirigeants de club ne sont plus les mêmes
Louis Bocquenet ajoute l’évolution du statut de dirigeant d’un club professionnel :
Aujourd’hui, de plus en plus de dirigeants des clubs professionnels en France sont des personnes qui ne s’intéressent pas au football. Ils achètent et vendent les clubs, qui les intéressent seulement pour leur valeur marchande. Un entraîneur peut se faire virer du jour au lendemain, et donc partir avec son staff. Récemment, c’est un président qui est parti avec une trentaine de personnes. C’est beaucoup ! C’est donc difficile d’établir un projet de construction dans un club aujourd’hui.
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Pratique
Cheveux au vent, le foot en Bretagne par ceux qui l’ont joué !, 1965-1985 ; aux éditions Foot & Breizh, écrit par Serge Masson et Louis Bocquenet, préface de Christian Gourcuff, 19,90 € TTC.
Site internet : https://www.cheveuxauvent.bzh/
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