Catherine Vautrin, nouvelle ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, « a promis de se rendre en Bretagne bientôt, pour rencontrer les maires en lutte pour leurs Ehpad ».
L’annonce a été faite par Luc Carvounas, président de l’union nationale des CCAS (UNCCAS) et maire d’Alfortville dans le Val-de-Marne, venu apporter son soutien à l’association « Territoires en résistance pour le Grand Age (TRGA) » à Plouha (Côtes-d’Armor), ce 28 février.
En France : 90 % des Ehpad dans le rouge
Car si la situation des Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) en France est alarmante _ « 1 700 établissements, soit 90 % , sont dans le rouge » _, les départements bretons sont particulièrement touchés.
Spécificité bretonne, la majorité des Ehpad y sont publics et gérés par les communes, avec un faible taux d’établissements privés.
Ce sont de petites structures avec souvent des personnes âgées qui n’ont que de petites retraites, notamment du secteur agricole.
La délégation de l’UNCCAS soutient la mobilisation des maires bretons et porte au niveau national le même message :
Quand 330 maires tirent la sonnette d’alarme, ce n’est pas anodin.
Il manque 10 à 12 milliards
Il manque entre 10 à 12 milliards pour remettre les Ehpad à flot et abonder la 5e branche de la sécurité sociale destinée à l’autonomie, estiment les élus de l’UNCCAS et de TRGA.
On compte aujourd’hui, 2,4 millions de personnes dépendantes en France, il y en aura 4 millions en 2030. La Cour des comptes, elle-même, a souligné que l’enveloppe destinée à l’autonomie ne suffirait pas.
En 2025, le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) augmente le fonds d’urgence pour les Ehpad en difficulté qui passe de 100 millions l’an dernier, à 300 millions d’euros.
Un œil sur les départements bretons
Sur cette enveloppe, « la ministre a promis qu’elle regarderait particulièrement les départements bretons, avance Luc Carvounas. Mais rien que pour mon département du Val-de-Marne, il faudrait plus d’un million. L’État considère que la collectivité va abonder le reste. La société du bien vieillir, annoncée dans la loi de programmation de 2023, est en train de s’organiser au niveau des communes, mais on est les seuls à avancer dans cette question pourtant régalienne. »
24 dossiers au Tribunal administratif
Les communes qui compensent les budgets des CCAS et leur déficit, estiment qu’elles n’ont « pas d’argent à mettre les yeux fermés », commente le maire de Plouha et président de TRGA, qui rappelle que 330 maires bretons ont rejoint le collectif en Bretagne.
« Le soutien de l’UNCCAS va nous aider à porter notre action. » Xavier Compain rappelle l’action juridictionnelle ouverte par les communes au Tribunal administratif : » Rien que sur les 24 premiers dossiers déposés, le chiffrage des besoins s’élève à 9 millions d’euros. Ce qui veut bien dire que 10 à 12 milliards sont nécessaires au niveau national. »
« On a besoin d’un État qui sait où il va »
La question du Grand âge doit aussi faire face à d’autres défis comme le maintien à domicile, le problème des métiers « où l’on ne forme pas assez ». Mais le changement régulier de ministre dédié à la question du Grand Age (6 en 4 ans) ne permet pas d’avancer : « On a besoin d’un État stratège et qui sait où il va. »
À l’opposé d’un fonds d’urgence, « c’est tout un modèle économique qu’il faut refondre, témoigne Guy Pennec, élu finistérien. Or, si les ministres changent, les directeurs des ARS sont toujours les mêmes et ne se remettent pas en question. »
« C’est désastreux sur le terrain »
Dans les commissions départementales, « on ne s’occupe que de l’urgence, poursuit l’élu. Les prospectives financières de tous les Ehpad de France, c’est du chinois pour eux. Ils n’analysent que les états de trésorerie pour voir s’il y a de quoi payer les salaires de juin à septembre. C’est affligeant. »
Un constat qui peut porter atteinte, selon lui, au fonctionnement même des CCAS qui gèrent les Ehpad : « Quelle image de nos politiques donne-t-on aux élus municipaux et aux administrateurs bénévoles des CCAS ? C’est désastreux sur le terrain, car les gens se désengagent, et c’est de plus en plus difficile de mobiliser les agents sur les projets d’établissement. »
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