Gords, Pissevinaigre et l’Abreuvoir. Ces trois îles de la boucle de la Marne sont protégées depuis 1999. Ces joyaux du patrimoine naturel à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) font partie de la vingtaine d’îles encore présentes sur le fleuve. Elles ont été préservées par le canal et le tunnel entre Saint-Maur-des-Fossés et Joinville-le-Pont (Val-de-Marne) qui évitent aux bateaux de traverser la boucle. Car à la différence de la Marne, la Seine, dans le Val-de-Marne, ne compte plus d’îles. La logistique fluviale, au fur et à mesure de son développement, a fait disparaître les sites insulaires pouvant rendre difficile les déplacements sur la Seine.
Dès 1999 le conseil départemental, propriétaire de ces trois îles, a décidé de les protéger en les regroupant dans la Réserve naturelle départementale des îles de la Marne. Si ces îles sont des refuges à la biodiversité, certaines ont reçu du public quelques années plus tard. Sur la pointe de l’Île de l’Abreuvoir à Champigny-sur-Marne, un square urbain a d’ailleurs été aménagé en 2006 avant de fermer en 2011.
C’est pourquoi en 2013, un second statut est venu renforcer la protection de ces sites insulaires en tant qu’Espaces naturels sensibles (ENS). Le but est alors de préserver la faune et la flore sauvage de ces 1,5 hectare insulaires en limitant l’arrivée d’espèces invasives et en interdisant la fréquentation des lieux. Une manière de laisser place à la renaturation et à la biodiversité, dans un département largement urbanisé.
Génie végétal
Aujourd’hui, c’est l’association Au fil de l’Eau, créée en 1982, qui fait visiter aux touristes ces écrins de verdure. Pendant une heure, les Catalantes,-un bateau à fond plat et qui fait peu de remous pour éviter d’éroder les berges fragiles-, voguent sur la Marne pour faire découvrir la faune et la flore. Devant l’île Pissevinaigre, l’association Au fil de l’Eau explique que « par le passé, on venait faire la fête sur cette île. On buvait beaucoup de vin provenant des vignes de Chennevières-sur-Marne (Val-de-Marne) de mauvaise qualité donnant à l’urine une odeur de vinaigre ».
Entre anecdotes historiques et sensibilisation à l’environnement, l’association dévoile aussi ses autres missions. Elle intervient notamment dans l’aménagement des berges grâce à des techniques de génie végétal qui évite l’utilisation de produits chimiques au profit de matériaux végétaux. C’est notamment le cas sur l’île Pissevinaigre où l’association a agi pour limiter son érosion en revégétalisant la zone fragile.
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