Une nouvelle « tour de Babel », les Transmusicales de Rennes ? Gravée au fronton de leur programmation 2025, cette comparaison audacieuse avec l’édifice biblique qui s’élançait jadis jusqu’au ciel rappelle à quel point le festival breton aspire toujours, en forme de mantra universaliste, à mêler, accorder, et mixer autant de langues et de drapeaux qu’il n’est possible, telles les mille et une nuances qui composent aujourd’hui la sono mondiale. Avec près de 55 000 spectateurs au compteur l’an passé, les Trans n’ont pourtant pas même besoin de cette comparaison babylonienne pour afficher fièrement la constance de leurs élans prescripteurs, nourris depuis 1979 par leur programmateur en chef Jean-Louis Brossard.
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Mot d’ordre revendiqué de sa prochaine édition, la « diversité d’expression des cultures » préside donc cette année à la programmation du grand barouf hivernal des musiques actuelles. Plus de 75 groupes et artistes de tous horizons sont ainsi attendus à Rennes à compter du 3 décembre prochain, provenant d’une trentaine de pays différents, et avec presque un tiers de formations hexagonales dont une quinzaine de premières scènes. Alors, pour ne rien rater des promesses qui ne manqueront pas de sortir de l’ombre des vastes halls du festival, voici notre tour d’horizon de trente espoirs et valeurs sûres à suivre particulièrement cette année.
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Alors qu’il était déjà l’un des genres stars de l’édition 2024, le rap au sens large et sous toutes ses formes confirme sa place de choix dans la programmation des Trans, preuve s’il en fallait encore que la musique la plus écoutée sur cette planète propose aussi aujourd’hui une production alternative aux mille facettes. Dans l’écrin du Théâtre de l’Aire Libre, le festival a ainsi choisi d’accueillir les deux jeunes artistes Asfar Shami et Lynx IRL pour la suite de sa fameuse création annuelle où se sont déjà succédé par le passé Yann Tiersen, Stromae, Zaho de Sagazan, ou encore Yamê.
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Pour ces deux nouveaux visages de la Gen Z qui possèdent chacune des influences bien trempées, un autre défi les attendra à Rennes avec la proposition au public d’une création en duo inédite aux allures de session unique. Autre figure montante de la scène rap, la vingtenaire du Val de Marne LinLin devrait elle aussi faire le plein au Hall 04 dès jeudi soir avec son univers visuel et sonore mutant, aussi radical qu’hypnotisant.
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Autrefois synonyme de seules chansons à guitares, la pop d’aujourd’hui est bel et bien devenue un kaléidoscope à ciel ouvert où les Trans Musicales piochent souvent avec brio pour épicer leur programmation. Il en va ainsi de l’inclassable chanteur nigérian Obongjayar qui développe depuis quelques années un groove futuriste empruntant autant à la soul, au hip-hop, qu’au spoken-word. A l’autre bout du spectre, on ne manquera pas non plus le duo letton Domenique Dumont et sa synth-pop solaire imprégnée d’ambient et de références bibliques, ainsi que la première en sextet des Lyonnais des Eat-Girls.
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Mais aussi, en provenance d’outre-Manche, les fulgurances kraut du collectif Mandrake Handshake (version groove) ou bien celles de Blind Yeo (version folk), deux groupes attendus jeudi soir sur la scène du Hall 08. Entre trip-hop et neo-soul polymorphe, la chanteuse et comédienne belge Martha Da’ro devrait elle aussi recueillir bien des suffrages vendredi soir avec son univers cinématographique envoûtant, tandis que les vétérans marseillais de la new-wave Martin Dupont viendront défendre leur statut de groupe culte auprès d’un nouveau public dès jeudi soir au Hall 04.
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Côté guitares, tous les continents (ou presque) viendront encore cette année aux Trans offrir leur propre définition du dieu rock. Honneur aux Anglais, dès mercredi à l’Ubu, où l’on ira retrouver avec plaisir les excellents Little Barrie accompagné du batteur de The Heliocentrics Malcolm Catto au fil d’un nouveau voyage intemporel teinté de blues, de groove, et de psychédélisme. Du planant, il en sera aussi question vendredi soir avec les Londoniens de Karma Sheen qui mêlent à leurs 6-cordes celles du sitar, mais aussi les peaux des tablas et d’autres sonorités encore de la tradition musicale indo-pakistanaise.
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Dans un registre bien plus électrique, on ne manquera pas non plus les Mexicains de Descartes A Kant, ce sextet barré et coloré de Guadalajara qui virevolte entre pop et noise, les Suédois de The Family Men et leur guitare tronçonneuse, ni la révolte punk des Grenzkontrolle, un quatuor énervé originaire de Cologne et qui devrait enflammer sans mal le petit Hall 04 samedi soir.
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C’est le credo immuable des Trans Musicales : croiser les continents, les genres musicaux, les époques, et transgresser le temps d’un gros weekend les concepts d’ailleurs et de frontières. On ne manquera donc pas, cette année, le trompettiste nigérian Etuk Ubong vendredi soir au Hall 08, cet ancien comparse de Femi Kuti, qui tisse son jazz spirituel de percussions rituelles Ekombi du peuple Efik et de la puissance afrobeat héritée de Fela. Ni la no wave haïtienne de Zombi qui mêle saxophone, guitare, et batterie à des chants créoles pour former une sorte de post-punk vaudou très engagé.
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De voix d’ailleurs, il en sera aussi question avec celles des deux Catalanes de Tarta Relena qui devraient enchanter le Hall 08 samedi soir en combinant leur timbres magnétiques au fil d’un voyage dans les répertoires oubliés du bassin méditerranéen. Mais aussi celle d’un autre Ibérique, le chanteur et guitariste Xavier Badiola, qui viendra faire découvrir aux Champs Libres les visions folk de son Pays Basque natal. Accompagnée d’un quatuor mêlant mandoline, guitares, et machines, Carola Moccia aka La Niña viendra pour sa part chanter une tradition napolitaine aussi intemporelle que réinventée vendredi soir, tandis que les rythmes cumbia envahiront le Hall 08 le lendemain avec le xylophone fusionnel des frangins Son Rompe Pera en provenance directe de Mexico.
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Souvent affutées dans le champ des musiques électroniques, les Trans offriront encore à voir et à entendre toutes les nuances du genre cette année. En forme de tête d’affiche de cette édition, l’indestructible Manu le Malin, vétéran de la techno la plus hardcore, viendra clôturer le festival samedi soir avec un dj set à quatre mains en compagnie de la Lituanienne Somniac One, l’une des jeunes pousses qu’il a choisi de parrainer sur son nouveau label MKNK. Côté machines aussi, des rythmes d’ailleurs viendront infuser le festival avec le folk sombre et synthétique du trio Use Knife qui mêle poésie irakienne et ambiances industrielles, alors que le hacking polyrythmique des deux Takkak Takkak devrait faire sensation jeudi soir dans la Green Room.
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Après un joli passage à Nuits Sonores au printemps, Gautier Toux et son projet electro-jazz Photons viendra aussi se dévoiler à Rennes tandis que le duo de Los Angeles Dophin Hyperspace bousculera également la note bleue samedi soir au Hall 08 en la fusionnant avec la beat culture la plus fun qui soit. Côté platines, on ne manquera pas l’excellent line-up de djs proposé cette année encore par les Trans au sein duquel CCL, Tatyana Jane, ou encore Subsism devraient parvenir à vous faire rater la dernière navette sans problème.
FIP est partenaire des 47e Trans Musicales de Rennes. Sessions vidéo, concerts live, interviews suivez les Trans sur fip.fr durant tout le festival avec France.tv.

