Le tribunal administratif de la cité des ducs a rappelé à la majorité socialiste que le pavoisement du bâtiment public aux couleurs de la Bretagne, en 2020, aurait dû faire l’objet d’une délibération en conseil municipal.
Le Figaro Nantes
Carton rouge pour le drapeau noir et blanc. Par une décision du tribunal administratif de Nantes datée du 16 octobre, la mairie de la cité des ducs s’est vu ordonner de retirer dans un délai de 15 jours le drapeau breton – le «gwenn ha du» – pavoisant la cour d’honneur de l’hôtel de ville. Les magistrats ont rappelé que, selon le Code général des collectivités territoriales, le pavoisement du bâtiment public n’appartient pas à la maire de Nantes, Johanna Rolland, mais au conseil municipal, annulant ainsi la décision prise par l’édile, concrétisée le 17 décembre 2020, d’ajouter le drapeau breton aux drapeaux français, nantais et européen à l’entrée de l’hôtel de ville.
Dans un communiqué, la mairie de Nantes a pris acte, dès mercredi, de la décision du tribunal administratif en annonçant procéder à l’abaissement du «gwenn ha du». Cette absence devrait cependant être de courte durée. Le pavoisement de l’hôtel de ville aux couleurs de la Bretagne sera proposé au prochain conseil municipal, en décembre. La décision de hisser le drapeau breton sur la mairie correspondait à un engagement de la campagne électorale de Johanna Rolland, lors des municipales de 2020. Faire flotter le «gwenn ha du» devait ainsi illustrer l’ouverture de Nantes à la langue et à la culture bretonnes, symboliser la diversité culturelle de la cité des ducs et concrétiser, enfin, l’appui de la ville au principe d’une consultation citoyenne sur la réunification de la Loire-Atlantique à la Bretagne.
«Entretenir le folklore»
Cette décision en faveur du drapeau breton avait été contestée dès le 28 décembre 2020, à l’initiative d’une personne qui avait demandé à la mairie de Nantes de retirer ce symbole de l’hôtel de ville. Un courrier de refus lui avait été adressé deux mois plus tard par la collectivité, motivant ainsi sa saisie du tribunal administratif. Hasard du calendrier, l’examen de ce différend est intervenu quelques jours seulement après l’agression présumée d’un élu municipal par un nationaliste breton, samedi 12 octobre, lors d’une manifestation organisée à Nantes pour la réunification de la Bretagne.
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La décision du tribunal administratif concernant le pavoisement illicite de l’hôtel de ville a suscité des réactions contrastées au sein du milieu associatif et politique breton. «Il s’agit pour nous d’un non-événement – mais si cela peut renforcer la légitimité du drapeau breton à Nantes, alors cela aura peut-être été un mal pour un bien», indique, en toute sérénité, Kevin Jezequel, président de l’association nantaise A La Bretonne. Pour le Parti breton, Gildas Perrot déplore plus sévèrement une décision de justice appliquant la loi «au pied de la lettre», «révélatrice de la manière restrictive dont le pouvoir traite les questions régionales» ainsi qu’une réaction municipale «maladroite et trop hâtive». «La majorité aurait pu contester cette décision. Au lieu de cela elle reste ambiguë et opportuniste sur la question bretonne, et préfère en entretenir le folklore, au lieu de s’engager avec sérieux pour la réunification», indique le secrétaire de la fédération Loire-Atlantique du parti.
Satisfait, pour sa part, des avancées portées par Johanna Rolland sur les questions bretonnes – par contraste avec les années Jean-Marc Ayrault – Alain Francis Peigné, co-président de l’association Bretagne réunie, se félicite en particulier de la volonté de la mairie, qui n’a pas baissé les bras sur la présence du «gwenn ha du» et compte en débattre au prochain conseil municipal. «Valider proprement cette décision de pavoisement serait un symbole très fort, et je ne peux qu’approuver cette décision courageuse», indique-t-il, non sans lancer une petite pique contre le «deux poids deux mesures injuste» visant le drapeau breton, alors que «les drapeaux ukrainiens et LGBT+ flottent sur toutes les mairies de France et de Navarre sans que les tribunaux y aient trouvé rien à redire». Sollicitée, l’opposition nantaise a indiqué ne pas avoir pris de position sur le sujet du drapeau breton de l’hôtel de ville, tout en réaffirmant son refus de la réunion du département et de la Bretagne. Et en rappelant, de bonne guerre, que les couleurs de la région Pays de la Loire ne flottent pas non plus sur la mairie de Nantes.
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